LES RAISONS D’UN TEL SUCCÈS
Depuis 2009, date de création du statut de microentrepreneur, le nombre de freelances aurait augmenté de 92%. En 2024, on compte plus de 1,2 million de freelances, dont 45% de femmes (Malt x BCG), et 76% en microentreprise (404 Works). Cette année, le marché du travail indépendant en France poursuit son essor sans précédent dans de nombreux secteurs, grâce aux dynamiques post-COVID et à l’évolution des attentes des entreprises ainsi que des travailleurs indépendants. Ainsi, les opportunités de freelancing continuent de se multiplier, une tendance qui semble appelée à se poursuivre en 2025, jusqu’à atteindre 1,54 million d’ici 2030 en matière de prestations intellectuelles, avec notamment l’émergence de métiers inédits.
Un tel succès s’explique tout d’abord par l’intérêt des entreprises pour la flexibilité qu’offrent les travailleurs indépendants. Cela est particulièrement vrai lorsqu’ils travaillent depuis chez eux, ce qui réduit également les coûts (Les Makers). De plus, le recours à des freelances améliore en outre la qualité du recrutement et en réduit les délais (Freelance Republik). Recruter un freelance prend en moyenne 6 jours, contre 6 mois pour un salarié classique (Gartner), permettant un accès rapide à des compétences spécifiques et ciblées. De leur côté, 90% des freelances déclarent avoir choisi ce statut par envie d’autonomie, ainsi que pour de meilleures conditions de travail (Malt x BCG). Parmi eux, 84% ne souhaitent pas redevenir salariés. Un bilan gagnant-gagnant, mais qui implique également quelques sacrifices.
PALLIER L’INCERTITUDE ET LE RISQUE D’ISOLEMENT
Si le freelancing offre de belles opportunités, quelques défis persistent pour celles et ceux qui se lancent dans l’aventure. Tout d’abord, l’instabilité des revenus peut poser problème aux travailleurs, et l’absence de contrat à durée indéterminée peut être source d’inquiétude. Les freelances sont également moins protégés que les salariés, et doivent également souscrire à des assurances complémentaires en matière de protection sociale. Par ailleurs, et malgré un monde du travail du travail de plus en plus connecté, travailler seul peut se révéler difficile sur le long terme. La majorité des freelances travaillent en effet depuis leur domicile (59%), tandis que 23% s’installent chez leurs clients et 13% en coworking (Malt x BCG). En outre, trouver des missions adaptées et se construire un portefeuille de clients reste un défi pour les freelances.
Pour répondre à ce risque d’isolement et proposer un cadre plus sécurisé, des plateformes de plus en plus nombreuses proposent de faciliter la recherche de missions grâce à des algorithmes de correspondance performants. Dans ce cas, il incombe néanmoins aux travailleurs seuls de se construire un réseau et de fidéliser leurs clients, une tâche qui peut se révéler ardue dans des domaines d’activités concurrentiels. Les communautés de consultants présentent quant à elles elles des avantages supplémentaires pour les travailleurs indépendants, leur proposant d’intégrer une communauté au sein de laquelle ils peuvent échanger de manière régulière. Pour ces travailleurs indépendants, devenir membre d’un tel réseau permet aussi de gagner en visibilité tout en se positionnant en tant que spécialiste d’un domaine précis. L’objectif étant, comme toujours, de rester flexible et réactif, tout en étant entouré.
SOURCES
Article rédigé par Marie-Laure Privat