le meilleur de deux mondes
Les travailleurs indépendants, dont les rangs ne cessent de s’étoffer en France depuis une décennie, mettent en avant l’indépendance et la liberté pour expliquer leur choix de statut. Être Freelancer permet de s’organiser de manière flexible, et de s’affranchir de certains impératifs géographiques, financiers et temporels. Pourtant, des collectifs de Freelancers sont apparus en France en 2018, ce qui peut sembler paradoxal. Une étude co-dirigée par Collective.work, une plateforme qui facilite la mise en relations des indépendants et la création des équipes, et par la startup fintech Shine, offrant une simplification de la gestion des comptes professionnels, sur 271 freelancers et 103 collectifs, fait apparaître les raisons de cette tendance.
Tout d’abord, le modèle du collectif répond aux peurs liées à la dimension imprévisible et à la solitude inhérentes au statut de freelancer, en assurant une base collective d’entraide et d’émulation. Cela permet au membres de conserver leur souplesse d’organisation, tout en étant entouré et en apprenant les uns des autres. De plus, l’union fait la force, et les collectifs permettent aux freelancers de décrocher des contrats plus importants du fait de leur collaboration. En effet, la mise en commun des réseaux, des compétences et des méthodologies formalisée par les structures collectives permet d’avoir un impact équivalent à celui d’un cabinet de conseil ou d’une entreprise. Les membres des collectifs de freelancers conservent donc la souplesse du statut d’indépendant, tout en ayant accès à des missions plus diversifiées. Par ailleurs, certaines structures proposent des avantages et des aides en termes d’administration et de comptabilité.
Quid de l’avenir du freelancing ?
La tendance des collectifs de freelancers n’est pas nouvelle, et ces structures sont particulièrement nombreuses aux États-Unis. En France comme dans les autres pays européens, le marché des collectifs freelances est en plein essor depuis sa création, et il est supposé s’intensifier dans les années à venir. Le phénomène concernerait ainsi potentiellement 50% des freelancers en 2025. L’on observe aujourd’hui une véritable explosion dans l’industrie du service. De plus, l’étude réalisée sur les collectifs de freelancers démontre que 9 travailleurs indépendants sur 10 travaillent déjà en équipe, du moins occasionnellement. Il apparaît donc que l’organisation sous forme de collectif est recherchée par les freelancers, même s’ils ne sont pas membres d’une structure d’agrégation d’indépendants.
Le freelancing en solo est-il donc dépassé, et l’avenir n’est-il pas dans une forme plus collaborative de travail indépendant ? Les auteurs de l’étude en sont convaincus, cette tendance est un avant-goût de l’avenir, promettant plus de flexibilité, mais aussi de diversité des profils. À mesure que l’écosystème freelance se développe, il gagne également en diversité, et inspire le monde du management d’entreprises. Dans un contexte où de plus en plus de personnes choisissent le statut de travailleur indépendant, mais où 55% des personnes interrogées cherchent également à combattre la solitude inhérente au statut de freelancer, la tendance des collectifs semble répondre à toutes les attentes.