LA TENDANCE DU FREELANCING EN FRANCE

Le Freelancing ne cesse de gagner en popularité. Dans quelle mesure, et quelles en sont les raisons ?
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UNE EXPANSION SANS PRÉCÉDENT

        Le statut de salarié (en CDD ou CDI) est profondément ancré dans la culture du travail française, qui garantit de nombreux avantages sociaux. Malgré cela, la tendance est au changement de vie professionnelle, avec une demande de flexibilité accrue de la part des travailleurs. Si la récente crise sanitaire a sans aucun doute contribué au regain d’attractivité du statut de travailleur indépendant, la dynamique de conversion avait déjà débuté des années auparavant.

        Le site freelance.com, en partenariat avec le groupe ENSAI-ENSAE, a publié en 2022 la première grande étude statistique sur le freelancing en France, sous la direction de Stéphane Auray, Professeur des Universités en économie. Il s’agit d’une cartographie inédite dans le domaine des prestations intellectuelles. Il y apparaît que le Freelancing connaît un succès grandissant depuis une décennie, avec plus d’un million de cadres étant passés du statut de salarié à celui de travailleur indépendant.

        L’étude présente également des prédictions concernant l’expansion de la pratique du freelancing dans les années à venir. Selon elle, « Il y avait 588 000 consultants et experts indépendants en 2009, l’année de la création du statut d’auto-entrepreneur. Ils étaient 1 008 000 en 2019, soit 71% de croissance sur dix ans. Ils devraient être 1,54 million en 2030 ». De plus, ces chiffres ne représentent pas les consultants en situation de portage salarial, qui sont pourtant eux aussi de plus en plus nombreux.

LES RAISONS D’UNE TELLE ATTRACTIVITÉ

        Le contexte économique libéral augmente certes la demande en matière de services freelance, mais le choix de passer du statut de salarié à celui de freelance relève de l’engagement personnel, et non d’une contrainte. En 2020, l’institut Malt publiait en effet le slogan « Choice. The new work order ». Les travailleurs français sont, eux aussi, à la recherche de davantage de flexibilité dans leur activité professionnelle, ainsi que de perspectives d’évolution. Pour les freelance, il devient non seulement possible, mais surtout nécessaire de mettre en avant son esprit d’entreprenariat et ses qualités individuelles. Les travailleurs indépendants perdent donc en termes de protection sociale ce qu’ils gagnent en termes de perspectives, de liberté, voire de fierté.

        Pourtant, la dimension sécuritaire de l’activité professionnelle n’est pas sacrifiée pour autant lors du changement de statut. Le travailleur indépendant bénéficie en effet de davantage de perspectives d’évolution que le statut de salarié, ce qui en fait somme toute également un choix sécurisé. Par ailleurs, il est possible d’exercer à la fois en tant que freelance et que salarié, pourvu que les deux types de prestation soient différenciées, conformément à la règle de non-concurrence. De plus, l’activité en freelance peut être déclarée au choix comme principale ou secondaire.

        Pour rappel, l’appellation de travailleur indépendant (ou freelance) peut désigner trois grands types de statuts au regard de la loi française :
– Le statut d’auto-entrepreneur concerne les personnes possédant une Entreprise Individuelle (EI) sous le régime simplifié de l’auto-entreprise. Il permet de profiter d’un régime particulier micro-social et micro-fiscal.
– Les Sociétés unipersonnelles, c’est-à-dire les Entreprises Unipersonnelles à Responsabilité Limitée (EURL) ou Sociétés à Actions Simplifiées Unipersonnelles (SASU)
– Le portage salarial, qui consiste à exercer une activité de freelance sans avoir à créer sa propre entreprise.
Les modalités d’exercice diffèrent selon le choix du statut. L’auto-entrepreneur a moins d’obligations administratives qu’un créateur de société (EURL, SASU), avec en contrepartie un plafond de chiffre d’affaires limité à 75 600 € HT pour les prestations commerciales et professions libérales. Quant au travailleur indépendant choisissant le portage salarié, il bénéficie du statut de salarié auprès d’une société de portage, et donc d’une meilleure sécurité de l’emploi et d’une meilleure protection sociale, mais doit également s’acquitter de davantage de charges.

SOURCES

https://www.freelance.com/blog/actualites/etude-freelancing-france/

https:// consultinghacks.fr/etre-consultant-independant-en-france-le-coeur-et-la-raison

https://www.portail-autoentrepreneur.fr/academie/statut-auto-entrepreneur/difference-freelance-ae

 

Article rédigé par Marie-Laure Privat

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